02/07/2008

Vivre avec un créatif - part4

VIVRE AVEC UN CREATIF
5- Eduquer un créatif
Biologie de la créativité, induit que vos enfants le seront également à un niveau ou à un autre, qu'ils choisissent une carrière artistique, ou une vie "classique".

Certains pronnent une éducation spécifique, dans des écoles dédiées.
Pour ma part, je pense que cela sera contre-productif.
Un créatif a besoin d'apréhender le monde tel qu'il est, même s'il souhaite le changer, surtout s'il souhaite le changer. C'est à eux de s'adapter pour la plus grande part, surtout qu'ils en ont grande capacité.

Par contre notre société doit mieux les prendre en compte, notement à l'école.
Ce n'est pas 1h de musique et 1h d'art plastique qui feront la différence.
Je pense en effet, qu'il faut au système éducatif un plus grand respect du rythme des enfants. Surtout que le rythme du créatif est particulier car pouvant basculer d'un état à un autre soudainement.

J'ai vivement apprécié cette professeur d'histoire, qui fut capable d'accepter que pour maintenir mon attention, j'illustre ses cours pendant qu'elle parlait.
J'ai apprecié cette prof d'anglais de mon fils qui tout en ne faisant pas une affaire d'état des humeurs changeantes de Martin, a inéxorablement poursuivi son cours, sans être sévère, mais restant toutefois ferme sur son contrat éducatif avec ses élèves.

Une autre piste, la méthode Montessori, est réelement appliquée qu'en primaire. Martin n'a pas souhaité s'enfermer dans un système qui ne passait uniquement que par les excercices. Alors que ce qu'il avait testé en primaire, incluant le jeu, était mixte.

Il est clair qu'une seule méthode d'apprentissage est insuffisante et réductrice. C'est comme si l'on décidait d'un apprentissage uniquement par la télé. Nos petits créatifs au bout de 2h imploreraient d'aller faire un tour, de faire un exercice, de changer tout simplement.
On ne peut pas manger tous ses aliments bouillis. Il faut une diversité d'aliments, de préparations et de présentations.
La multiplicité des experiences, voilà la clé.

De plus je serais curieuse de savoir pourquoi ce qui est fait en primaire, ne puisse pas l'être en secondaire. Pourquoi en primaire on positive toute action d'un élève et qu'en secondaire, on leur sert du "vous n'arriverez à rien monsieur Gui Degrenne"

Pour ma part, je pronne une légère adaptation de l'école classique, et une psycho-éducation à ce qu'est un créatif.

Les clés sont donc DIVERSITE de l'apprentissage tant dans le mode que dans le contenu, ainsi qu' INFORMATION de ce qu'est un créa, un cyclo....

Vivre avec un créatif - part 3

VIVRE AVEC UN CREATIF
4- La vie à ses cotés
Je repense à mon grand père. Je n'ai jamais souffert de ses rêveries, car je savais qu'il m'aimait, qu'il m'observait, que je comptais pour lui. Je le comprennais à 100%. Mais voilà je n'avais pas un besoin d'exister plus que cela à ses yeux, ce n'était que mon grand père.
Pour ce qui est de ma mère (Elle aussi se raconte un tas de choses dans sa tête) il en fût autrement. Son Day-Dreaming a provoqué chez moi une perte de confiance à son égard.

Et puis il y a le cas de ma grand-mère, créative sans aucun doute (vous l'aurez compris c'est l'atavisme familial). Elle seule était capable de monter avec ses enfants, ses petits enfants des piècettes de théatre, des débats philosophico-politico-psycho-sociologistes en famille avec la morale de la fin. Toute sa créativité était au service de sa famille. Mater-familias, omniprésente, femme à la personnalité flamboyante et altruiste, sauf avec ma mère (de caractères opposés, elles ne se sont jamais comprises, ma mère étant la moins créative de la famille).
En fait elle était capable d'une remarquable écoute aux autres. Enfin, à toute personne, soit hors de la famille, soit un membre de la famille mais sur certains sujets qui l'interressait.
En clair la soif de reconnaissance de ma mère lui était totalement étranger.
Je lui doit tout ce que je suis, en reflexion, en action, toute ma relation au monde vient d'elle.

Elle avait réussi à planifier les moments ou elle pouvait réflechir. C'est à dire la sieste. Je pense également qu'elle avait réussi à inclure les gens dans sa reflexion, via son amour des débats. Puisqu'avec sa famille nombreuse ( 7 enfants + moi), elle ne pouvait pas faire de Day-Dreaming, Je suppose qu'elle se servait de ses échanges pour compenser. Cette capacité à cadenasser son cerveau, reste un mystère pour moi.

Pour les artistes, le Day-dreaming et les heures de travail, en font des grands absents de la vie familiale. Ce qui est encore plus frustrant c'est que physiquement ils sont là.

Un des enjeux pour améliorer la vie quotidienne de l'entourage, est une prise de conscience collective de ce phénomène. Il faudrait imaginer une TCC familiale, doublé d'une psycho-éducation, comme on le propose aux cyclothymiques.

Vivre avec un créatif - part 2

VIVRE AVEC UN CREATIF
3-Psychologie et biologie du créatif
Pourtant j'ai tourné le dos à la "grande création", pourtant tout mon potenciel créatif est tourné vers eux. Mais voilà, comment arrêter mon cerveau de partir dans l'imaginaire, même s'il est relié à la réalité? Comment empêcher ce double dialogue qui fini inévitablement par arriver?
Comment arriver à ne pas résoudre le problème qu'ils sont en train de m'exposer?
Comment retenir mon cerveau de ne pas immédiatement se mettre à envisager des solutions POUR EUX? Comment leur expliquer qu'ils arrivent avec un micro problème, alors que je suis en train d'en résoudre un bien plus important?

Parfois Martin vient me parler de son problème de poids, on en à déjà parlé mille fois, et moi je réflechissais à "comment faire pour qu'il arrive à maitriser ses humeurs". A cet instant je ne l'écoute plus completement. Ma distraction l'enerve. Il a la sentation que je me fiche de lui.

Ado j'avais l'impression que l'on ne me respectait pas, de venir intempestivement dans ma bulle!
-"Mais tu ne fais rien" disaient mes parents.
Un comble, j'étais en plein travail justement!

En fait cela revient à : soit TU souffres, soit JE souffres. Avec l'age, j'arrive mieux à brider mon cerveau, mais c'est comme la respiration, on ne peut la retenir longtemps.

La créativité, est pavée de souffrances, internes, externes.
Ca me fait penser à la famille Picasso qui s'entre-déchire. Comme s'ils se disaient "puisque j'ai souffert à cause de ses oeuvres, maintenant j'ai droit à ce qu'elles m'apportent un peu du positif."
Qu'eut il mieux vallu ? Une famille heureuse bien sur.
Pourtant une vie sans la vision de Picasso, eut été moins riche. Et puis, Picasso n'aurait pas pu vivre sans créer. Un Picasso malheureux aurait certainement entrainé du malheur dans sa famille.

Là encore trouver la voie médiane est extrèmement difficile. J'ose le dire, sur-humain, puisque l'on est biologiquement créatif. Oui biologiquement!

Beaucoup pensent que la créativité est une cyclothymie. Je ne suis pas sure de cela. Par contre il est clair qu'un cyclothymique est créatif. L'inverse n'est pas forcément vrai à mon sens.

Je ne suis pas artiste peintre par choix. Je peux passer des jours et des jours sans travail artistique à proprement parlé. Pourtant la création rejaillie malgré moi dans les petites choses de la vie quotidienne. C'est plus fort que moi, c'est irrepressible.

Mon grand père était créatif, bien qu'aucune oeuvre n'ai été faite. Mais il passait son temps à "nimbuser" sur les math, la philo...
Je crois que je pourrais prendre chaque créatif et vous décrire cet état. Je crois que le créatif blanc recherché par Popper n'existe pas, quand bien même on irait voir du coté de l'absurde!Mais laissons les scientifiques vous le démontrer, ils n'en sont pas loin.

Vivre avec un créatif - part 1

A Régis, à Martin,
VIVRE AVEC UN CREATIF
1- Ce qu'est un Créatif

Un créatif poursuit un but: sa création. Toutes ses forces internes, celles qu'il puise à l'extérieur, sont tournées pour aboutir.
Il n'est pas, comme beaucoup le pensent, égoiste, il est tout simplement né créatif. C'est biologique, et qu'il accède aux sirènes de la créa ou qu'il leur tourne le dos, il restera constitutionnellement créatif et donc un peu "nimbus".
Il passe son temps à flotter. Tout son esprit est comme dans une bulle qui l'isole du monde, tout en lui permettant de l'observer.

2- Intéraction avec l'entourage

Cet état de fait est dur à vivre pour l'entourage.
Mon fils et mon compagnon se plaignent souvent du fait que je ne les écoute pas.
Certains collègues m'en ont également fait part : "tu pars dans tes reves".
Régis Blain a décrit pudiquement cette souffrance dans sa relation avec son père.
Je me rappelle lui avoir dit, "le créatif, n'est pas méchant, il ne se rends tout simplement pas compte du dommage collatéral que cet état génère sur les autres"

En réalité que ce passe t'il :
Dans sa bulle il pense à son but, tourne le problème dans sa tête. C'est le Day-Dreaming. Cela ne veut pas dire qu'il ne voit pas l'autre, qu'il ne l'écoute pas. Bien au contraire. Il le regarde, l'écoute, mais en parallèle continue malgré lui à réflechir.
C'est comme s'il rangeait l'information dans la case : 'a traiter'.

Je regarde mon fils grandir, je le trouve formidable. Mais j'oublie de le lui dire. Pire, je le lui dit, mais mentalement. Parfois j'oublie que je ne lui ai pas dit verbalement. Parfois, je parle des heures dans ma tête avec les gens, la réalité se melle, s'emmelle et quand la personne vient à moi, je suis déjà épuisée de l'avoir écouté. Sauf qu'elle n'était pas là, c'était dans ma tête.

L'impression d'être transparent pèse sur les proches.

Comme j'aimerais leur dire qu'ils m'accompagnent sans cesse; comme j'aimerais qu'ils sachent qu'ils me comblent, qu'ils m'envahissent de ce qu'ils sont. Comme j'aimerais qu'ils se rendent compte qu'ils sont le centre de ma vie, qu'ils rejaillissent dans mes dessins, dans mes écrits, dans mes décos, qu'ils sont omniprésent.

Du reste je le leur ai dit, mais malgré tout, ça continue de les heurter.

01/07/2008

Ethique

Beaucoup de médecins, d'organismes, taisent un certains nombres d'informations, car "la personne en face n'est pas prête, pas apte, à comprendre"
La raison invoquée est, systématiquement, le préjugé que la personne en face est :
idiot, comprend de travers, pas armée, faible, que ça va la stresser, que ça va empirer son cas.
Pour moi c'est de l'obscurantisme, c'est faire le bonheur des gens malgré eux, paver l'enfer.

C'est oublier que l'humain est plein de ressources. Que monsieur "ToutLeMonde" est loin d'être idiot, que sa femme, LA "ménagère de moins de 50 ans" possède également un cerveau!

Je m'insurge contre cela. Pour moi cela revient à une prise d'otage. Car c'est oter une part d'humanité à ces personnes. Même si on leur évite le stress de départ, on leur soustrait leur liberté de choix en toute connaissance. C'est revenir sur les droits fondamentaux de l'homme.

C'est également de la paresse intellectuelle, que de s'éviter des explications pas faciles, que de s'éviter de gérer la possible contre-coup de l'annonce. C'est éviter une souffrance, mais c'est aussi fermer la porte au dépassement de cette souffrance, à l'education, la connaissance et donc l'enrichissement de la personne.

Afin de faire comprendre la bipolarité, il est dit que seul le thymorégulateur est de mise.
Or certains médecins préferent attendre de voir comment la personne en face réagit avec uniquement des anti-depresseurs tout surveillant étroitement si des sautes d'humeurs apparaissent, ou carément un virage maniaque.
Dire à ces patients que la posologie de son médecin n'est pas bonne, c'est mettre en péril les relations patient-médecin. C'est amplifier la mise en danger du patient, car on lui ferme la porte des explications vis à vis de son cas à lui, et de justifier, pourquoi lui, doit prendre un thymo alors que d'autres non. C'est l'infantiliser.
Certe, une cohorte d'irréductibles va se dire j'arrête les thymo. Mais cette cohorte si l'on tait l'info, ne s'éduquera jamais, ne progressera pas, ne deviendra jamais 'un expert de sa maladie' . Ce genre de personne cherchent desespérement partout un possible arrêt des médicaments, et fort probablement, trouveront une autre "bonne raison".

Je connais pas mal de médecins ne prescrivant pas de thymo, sur le champ, mais préférent attendre d'avoir le recul, d'être sur, que ce soit la dernière option. Et c'est ne pas respecter sa conduite thérapeutique, la confiance instaurée, que de le mettre en cause inutilement et faussement qui plus est.

De même quand il s'agit d'un médecin qui tait une information cruciale à son patient, car il préfère éviter d'empirer l'état de celui-ci. Pourtant, au nom de quoi doit-il l'empêcher de vivre son malheur? Au nom de quoi, n'est il pas capable d'accompagner son patient dans l'acceptation momentanée de la "mauvaise nouvelle"? N'est-il pas là pour réflechir avec son patient aux issus possibles, même si peu probables ?

Actuellement, la pratique veut, que si le patient demande, il soit informé.
Comment peut-il demander quelque chose qu'il n'a même pas possibilité d'envisager, puisque tenu loin de l'information ? Il serait plus humain de faire l'inverse, c'est à dire informer le patient sauf demande contraire de sa part.

Du reste, si les patients viennent chercher l'information, dans les livres, sur internet, c'est bien pour couvrir ce manque dans la pratique. Les sois-disant mal-comprenants, ont tout de même entrepris une recherche, sont avides de connaissances.
Le devoir d'informer n'est-il que du domaine journalistique ?
L'ethique est l'affaire de tous.

Eduquer un bipolaire

Martin n'a pas de trouble de la personnalité.
Martin ne s'en sortira pas dans sa vie sans médicaments.

Voilà les 2 phrases clé de mon entrevue avec sa psy.

D'un coté je suis soulagée, car s'il n'y a pas de trouble de la personnalité, cela veut dire que j'ai bien fait mon boulot de mère. Malgré les épreuves de la vie, j'ai réussi à les faire traverser à Martin sans trop d'encombres.

Si Martin ne veut pas de TCC, et pas de médicament, il va bien falloir que je l'éduque quand même. Il m'incombe donc désormais, de lui faire sa TCC "en douce". Je remercie sa psy, qui l'année prochaine va m'accompagner dans cette tache.

Comment donc éduquer un enfant qui s'oppose, qui entend de travers ce qu'on lui dit... Si l'on sévit, il sombre en dépression. Si on est cool, il cherche les limites.

Le chemin médiant est vraiment difficile à trouver :
Limiter sans en avoir l'air.
Ne surtout pas provoquer de crise.
Accompagner l'enfant dans ses choix.
L'orienter en lui faisant penser que ça vient de lui.
Faire une pub forcenée de l'amour.

Tout un programme "markcomm" en somme....
Chef, j'irais bien à une formation du style, "savoir convaincre"... :-D