19/12/2007

A la recherche du diagnostique

Il était si petit, si sage.
Il était si drole, si malin.
Il était si doué, si pertinent.
Il était si tétue, se mettait en colère.
Il n'était pas comme son père, il était si jeune...
Il est bipolaire.

La première fois que je l'ai mené devant un psy, ce n'était pas parceque je soupsonnais un quelconque problème chez lui, c'était juste pour qu'il surmonte la séparation, les délires de son père. Il avait 5 ans.Quelques mois de psy, et hop, ça semblait bien aller.

La deuxième fois, c'était parcequ'il avait de serieux problèmes relationnels avec les autres, qu'il devenait difficilement gérable à la maison. Il avait 6 ans 1/2, sa psy était réputée. J'ai timidement demandé s'il était comme son père. Elle m'a répondu qu'il était bien trop tôt pour le dire, mais que c'était un enfant trés intelligent et sensible.

Est-il surdoué ? Est-il hyperactif ?
Non, enfin, pas à ce point, juste à la limite. Par contre, vous madame, il faut le tenir, vous vous en occuper mal, pas assez, vous devriez être plus ferme...


Je serrais donc les boulons, plein de règles de vie, des tonnes de règles, qui toutes volaient en éclat.Je l'emmenais partout, voir et découvrir des tas de choses : expos, parcs, voyages...Rien n'y faisais, j'avais pondu un "jamais content" ...
Enfin d'après les autres j'étais une mère qui laissait à désirer !

Puis à force de psy, de conseils pour gérer la récré... Peu à peu, il y eut une amélioration, il avait la pèche, était heureux, bouffait la vie à pleine dents...La psy étant malade, et comme tout allait bien. On vécu sans.

Je me mis en couple avec une personne que je soupsonne être BorderLine. Les conflits exploserent. Il rejetta mon fils, je faisais le tampon. Il redevint ingérable.
Il avait des crises aigües de colères, rallait sans arrêt, me reprochait tout, se battait en classe, volait, et à la fois se faisait racketer, harceller...
On finissait par ne plus arriver à demeller le vrai du faux.

Je repris contact avec le CMP, redemandais s'il n'était pas bipolaire.Il est trop jeune pour être bipolaire, mais a besoin d'être cadré.Pourtant ce CMP est rattaché un un hopital ayant une spécialiste (Dc Hardy-Bayle) de la bipolarité.......adulte!
J'étais donc une nouvelle fois mise au pilori de la mauvaise éducatrice, celle qui s'occupe mal de son fils!Vu que mon compagnon était associal, et happait toute mon energie, j'ai acrédité cette version. Tout venait de moi.

J'ai donc rompu avec ce compagnon (ça s'est le coté bénéfique de l'hitoire!), remis des règles plus strictes, écouté encore plus mon fils... qui lui ralait toujours, était toujours aussi difficil, mais c'était de ma faute. A moi de trouver les leviers pour le rendre heureux.

Ma vie s'est apaisée, j'ai recontré un nouveau compagnon qui avait 2 filles de l'age de Martin. C'est un homme trés calme, d'humeur tout ce qu'il y a de plus égal. Nous avons petit à petit préparé les enfants à un déménagement, et une vie commune. Cela n'a pas été trés facile, mais nous avons pris notre temps pour faire les choses en douceur.
Martin était toujours aussi dur, mais faisait des efforts.

Au déménagement, il décompensa sérieusement. J'étais trés inquiète et de nouveau je pensais à la bipolarité le concernant.
La crise passa, je mis cela sur le compte du changement.
Maintenant tout allait aller bien, puisque notre vie était régulière, calme, posée, il avait dans la nouvelle ville, des amis, ne serait pas seul à l'entrée en 6ième.
Bref, enfin le calme!

Mais voila d'autres crises firent leur apparition, tantôt surrexité, tantot déprimé avec des idées noires...Ce coup-ci je ne pouvais plus me voiler la face.
Je repris contact avec les medecins,
MAIS je ne leur demandais plus leur lumière,
j'étais afirmative : mon fils EST bipolaire, à vous de me prouver le contraire !

Il a 11 ans 1/2. Je fis le tour des sites internet, l'erreur de diagnostique était au maximum de 1%... j'avais quand même besoin de confirmation, j'ai donc pris contact avec le docteur Hantouche, le seul qui reconnait la bipolarité juvenile.

Bipolaire à 1000% : cyclothymique, comme il le dit, lors de l'entretient!

Exit la culpabilité, de sa part, comme de la mienne. La vie est bien plus facile quand on est plus Don Quichotte. Quand tout redevient compréhensible.

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