14/03/2008

Cyclone

Suis-je condamnée à être agressée régulièrement ?
Hier soir, grosse crise, je me suis revue face à son père. Il m'a harcellée, insultée, ne m'a pas laissé en placer une, m'a reproché de ne pas m'occuper de lui, de ne pas le laisser parler, de fuir la conversation. J'ai eut beau essayer de stopper(gentillement> fermement> ennervée> en hurlant) rien n'y faisait.

Pas de fuite possible. Affronter. Se faire baffer sans rien dire.
Meeeeeeeeeeeeerde je n'y arrive pas! Je me suis retrouvé à reproduire les mêmes comportements/reflexes néfastes lors d'une crise.
Mais merde, c'est dur de laisser sa main sur une plaque brulante, sans rien dire, sans pouvoir l'enlever.

Il me saoule, j'ai envi de fuir, je l'adore et le deteste a la fois, c'est pas de sa faute, c'est moi sa mère, mais parfois je ne peux m'empecher de penser à des choses horribles, comme l'envie de l'abandonner ou moi de fuir.

C'est horrible de penser ça, cette putain de maladie vous fait sortir le pire de vous!
Je relis mes anciens post et c'est frappant de lire un coup noir un coup blanc.
Je n'arrive pas à mettre une barrière pour me protéger, il m'entraine dans ses cycles infernaux.

Il fini par me faire flancher, me sentir nulle, incapable, mauvaise mère, même si objectivement les faits disent le contraire.

Punaise, je l'ai pas vue venir cette montée !

RAPPEL : Le comportement à adopter face aux phases UP
Autant le malade perçoit bien lui même le début d'une phase dépressive, autant le début d'une phase maniaque ou hypomaniaque n'est souvent pas ressenti comme pathologique car la sensation de bien être domine.
Ce n'est qu'avec l'expérience que le malade saura reconnaître les prémices d'un virage maniaque et pourra adopter des comportements préventifs. Les proches sont les mieux placés pour percevoir les premiers signes du virage maniaque et éventuellement alerter le malade si celui-ci le leur a préalablement demandé. Il est très délicat, à ce stade d'essayer de faire comprendre au malade que son comportement devient excessif. Vos propos ne seront le plus souvent perçus que comme ceux d'un rabat-joie, voire même comme une attitude coercitive. Cela ne fera qu'accroître son irritabilité et déclencher un processus "agresso-défensif".

Le moindre comportement ou propos défensif du proche est interprété comme une agression supplémentaire et alimente l'agressivité de la phase maniaque. Toute discussion logique et justificative devient impossible. Plus la pression de l'entourage s'intensifie, plus l'irritabilité augmente. A ce stade il faut abandonner l'idée de vouloir raisonner le malade.

L'attitude à adopter est extrêmement difficile pour l'entourage qui peut être agressé parfois très durement, et est conscient des conséquences malheureuses des accès maniaques. Il faut stopper toute attitude réactive et "laisser glisser" tous les propos blessants (plus facile à dire qu'à faire!). Quelquefois le mieux est de s'effacer ou de s'éloigner car la "non réaction", la neutralité, peut accroître les tentatives de déstabilisation de la part du malade qui cherche à vous faire craquer.

Cependant il est nécessaire, tout en prenant du recul, de garder un oeil sur les agissements du malade afin d'éviter des conséquences préjudiciables. La présence de tierces personnes moins proches affectivement pourra quelquefois modérer les agissements et convaincre pour une consultation médicale ou la prise de médicaments.
La patience doit être votre support principal en sachant que dans une heure, un jour, un mois, cette phase régressera. Le rôle des proches est donc plus dans l'attente patiente, la passivité bienveillante, voir la fuite prudente (éloignement temporaire) que dans l'activisme maladroit ou la coercition.
Mais dans les phases maniaques majeures, pendant lesquelles des comportements peuvent devenir dangereux ou porter gravement atteinte à l'ordre public, il faut là aussi envisager l'hospitalisation qui se fera le plus souvent contre le gré du malade (HDT).
Pendant cette phase, il faut essayer de ne pas voir un être cher vous agresser et commettre des actes préjudiciables mais un malade qui ne peut plus maîtriser rationnellement son comportement.
Par contre il est très important que, pendant les intervalles libres, vous soyez bien conscient que son jugement est de nouveau normal et qu'il faut éviter de le considérer comme fragile, ni lui reprocher en permanence les tourments qu'il vous a fait subir. Il est illusoire de vouloir après coup lui demander justification de ce qu'il a fait car lui même ne peut se l'expliquer même s'il s'en souvient.

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