Ennervement bipolaire

Hier soir, Martin devait faire ses devoirs de français.

Il les a reculé jusqu'à la dernière minute.

Sa prof, est du genre, méprisante, peu encline à la gentillesse et à excuser l'erreur.Une fois qu'elle a décidé que vous n'étiez pas digne d'interêt, impossible de faire machine arrière. Elle fait comme si vous n'existiez pas, et à la moindre demande n'est pas avare de répliques méprisanteset dédaigneuses. De plus, elle a interdit au parent d'aider les enfants pour les devoirs...

Tous les ingrédients pour mettre une majorité de gosse en situation d'echec!

Elle a une méthodologie perverse, malgré elle, je suppose... Mais le resultat est là.Elle ne fait pas son travail de prof! Je suis d'autant plus sure de mon jugement, qu'Alice excellente élève ayant toujours au moins 2 trimestres avec les félicitationss'est heurté a elle l'année passée, choqué d'un tel comportement.

Avec un enfant bipolaire, cette manière de faire est une bombe à retardement!
Martin qui s'est enfin mis un peu au travail, est au suplice et se demande bien pourquoi travailler, n'ayant pas compris le cours et s'étant vu refuser des explications. Surtout qu'elle refuse de regarder le travail effectué par Martin, refuse de l'interroger pour remonter un peu ses notes.

Dans ce contexte, les devoirs d'hier ont généré un stress incroyable!

Il a commencé par se braquer, alors que je n'avais même pas commencé à l'aider.
- j'y comprends rien! Le voilà sautillant sur sa chaise, bouillonant à l'intérieur, chouinant comme un gosse de 3 ans n'arrivant pas à gérer sa frustration, au bord du caprice.
- Martin, calme toi, je vais t'aider.

Je prend donc les exercices de grammaire, et pendant que je consultais le cours, l'éducation nationnale ayant eut l'excellente idée de créer une rupture avec la grammaire que j'ai étudiée, Martin s'ennervait tout seul, repetait sempiternellement " j'y comprends rien, j'abandonne", triturait ses stylos, les jettais nerveusementsur la table, bougeait les feuilles. Visiblement la pression montait et j'avais toutes les peines à lui demander de patienter, le temps que je comprenne moi.

Au moment où j'attaquais les explications, il était a son comble, obtus à toute écoute.
Comment obtenir la concentration et faire baisser le stress, alors qu'il est déjà 10h du soir!

Le ton a commencé à monter, j'essayais de maitriser ma voix. j'appuyais sur tout les mots, détachant les syllabes...Rien y faisait :
- "arrête de m'engeuler maman".

- "Martin, je ne t'engeule pas, j'essaye de t'expliquer..."

Martin se braque, j'en suis a la 3ième tentative d'explication différente.
Martin explose, pleurs, me dit que je le gronde...

- "Mais non, je parle doucement, ok je suis un peu enervéeet ça doit certainement transparaitre dans ma voix... Mais avoue que je tente de t'expliquer, que je t'avais demandé de commencer plus tôtet que je vois que ça n'avance pas tellement tu es ennervé, ya quelques raisons au fait que je sois tendue non?"

- "Alors, on peut s'y mettre?"

Il arrête de crier, mais reste toujours assez braqué...
Je sent que j'ai un laps de temps trés court, pour lui expliquer...
Je pars donc dans des shémas : VERBE = Proposition Conjonctive.... NOM = proposition relative...
Il se radoucit... Dès que ya des math, ça rentre mieux... ça doit le rassurer.

Il est tellement ennervé, que je lui propose d'écrire les réponses et lui de me dicter. Une manière tangible de lui montrer mon aide autrement que par "fais-ci, écrit ça..."
Renfrogné, mais néanmoins plus coopératif, ça commence à rentrer...
-"Alors, cette proposition, elle se rapporte à quoi dans cette phrase? "

Cahin-cahas, avec un ton bourru, il fini par me dicter. J'ai vraiment l'impression de faire avancer un âne... Mais bon, Ayé 4ième exercice enfin fini!

Il est toujours super ennervé et se couche dans cet état. Il refuse de prendre une boisson fraiche 5 minutes dans le jardin pour se détendre... Je le laisse, espérant qu'après 2 minutes, il se calmera dans le noir.
Non, il cogne dans son coussin, sur le mur...Je vais le chercher...

- "Viens là, les filles n'arrivent pas à dormir, viens un peu avec moi en bas."
Ouf, il accepte...

Il semble se calmer peu a peu, mais a besoin de me déballer tous ce qu'il a sur le coeur...
Pffff ça me stress de l'entendre crier comme ça... mais bon... je dis rien...

J'ai pas envi d'en rester là, je veux du concret, du positif...
- " OK Martin, c'est la fin de l'année, ok ta prof est vraiment une conne. Travaille pour toi, moi je suis vraiment contente car malgré le fait qu'elle n'en verra rien, ben tu l'as fait quand même ton exo! L'année prochaine, on travaille comme ça, tous les soirs...

- " Ah non on va stresser"

- "Mais non, petit à petit on trouvera nos marques. Je ne veux pas qu'on se retrouve dans des situations pareilles l'année prochaine et si jamais tu l'as encore, cette prof, je veux que ton travail soit suffisant pour que je puisse aller voir la directrice et te faire soit changer de classe, soit qu'elle ai un comportement correct.

Le voilà rassuré... Allez hop bisous au dodo!

C'est pas évident de rassurer un bipo en stress.

Je suis comme Pénélope je tisse ma tapisserie éducative, que Martin défait toutes les nuits... Et le lendemain il nous faut tout recommencer depuis le début. Au prime abord, c'est décourageant! Mais quand on y regarde de plus prêt, il n'a pas eut le temps de tout défaire, ça et là quelques minuscules points restent. Si on persevere, alors cette tapisserie finie par avancer et se monter.

Je l'espère belle pour sa vie plus tard.